La crise sanitaire a entraîné de nombreux bouleversements et nous a soudainement « propulsés dans le futur ». Cette situation a ravivé la nécessité impérieuse pour les entreprises de se transformer et pour les collaborateurs de se former en continu afin de s’adapter aux nouvelles situations de travail tout en restant efficaces.
Travail à distance, chômage partiel, suspension voire arrêt d’activité… Les conséquences de la crise sanitaire ont poussé les collaborateurs à s’interroger sur leur parcours, leur situation, leur avenir professionnel et leurs besoins en termes de formation. Or, selon le Baromètre de la formation et de l’emploi 2021 publié par Centre Inffo, le regard porté par les actifs sur la formation professionnelle reste très positif (cf ci-dessous).
Du côté des services RH et formation, les enjeux sont énormes pour contribuer à sécuriser les parcours professionnels dans un contexte incertain : il faut anticiper la transformation des métiers et des modes de travail, mais aussi accompagner les collaborateurs sur l’évolution à la fois de leurs compétences « métier » et de leur état d’esprit, et sur la nécessaire agilité dont ils doivent faire preuve pour s’adapter au changement… et aux changements !
1. La formation professionnelle : une valeur sûre pour s’adapter, évoluer ou se reconvertir
Même si la confiance des actifs français en leur avenir professionnel s’est sensiblement dégradée sur un an (-7 points), le Baromètre de la formation et de l’emploi 2021 réalisé en janvier 2021 par Centre Inffo (en partenariat avec l’institut d’études CSA) révèle que 68 % des 1 600 actifs interrogés restent confiants pour le futur, notamment grâce à des perspectives d’évolution de poste ou de reconversion professionnelle.
Malgré le contexte, la formation professionnelle jouit toujours d’une image positive auprès des actifs : 9 sur 10 considèrent que c’est une opportunité pour s’améliorer dans sa pratique professionnelle (90 %, +1 point) et une chance pour évoluer professionnellement (89 %, +2 points) ainsi qu’une nécessité pour conserver son employabilité sur le marché du travail (88 %, +4 points).
La formation continue est également une aide précieuse pour ceux qui souhaitent se reconvertir et changer de métier. Selon l’étude précitée, 20 % des actifs prépareraient un projet de reconversion professionnelle, et parmi ceux qui n’en ont pas, un tiers y réfléchirait néanmoins !
Depuis plusieurs années et tout particulièrement depuis la « loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel » du 5 septembre 2018, le législateur s’attache à faciliter l’accès à la formation, à fluidifier et à sécuriser les parcours professionnels. Ainsi, le compte personnel de formation (CPF), dispositif phare de la réforme de la formation, est aujourd’hui mieux connu des actifs français (85 %).
En 2021, les attentes des salariés en matière de formation restent fortes : selon les résultats de l’étude, presque la moitié des actifs français (48 %) a prévu de suivre une formation en 2021.
La proportion augmente sensiblement pour les personnes en reconversion professionnelle (86 %), les personnes qui envisagent de changer d’emploi (67 %) mais aussi les personnes dont le métier évolue très vite (59 %), notamment tous les métiers liés au numérique.
Au top 3 des formations les plus demandées figurent l’informatique et le digital, les langues étrangères (l’anglais en première place) et… le management. Pour ce dernier domaine, il faut dire qu’avec l’explosion du télétravail, les managers voient leurs enjeux fortement bousculés et doivent rapidement se former au management d’équipe à distance sans perdre de vue ni la performance de l’entreprise ni le bien-être des collaborateurs.
2. Formation continue : les enjeux des RH pour transformer les compétences professionnelles
Dans un contexte où les métiers et les compétences évoluent de plus en plus vite, la fameuse politique de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC) ne semble plus aujourd’hui adaptée à la vélocité des transformations. Désormais, les compétences sont au cœur des stratégies RH et s’imposent comme une référence pour les politiques de formation et d’emploi. Encore faut-il que les compétences clés indispensables à l’entreprise soient clairement identifiées et développées !
Rendre les collaborateurs autonomes dans le développement de leurs compétences
Selon l’étude de Centre Inffo évoquée plus haut, 78 % des actifs français (+14 points) considèrent que c’est avant tout une responsabilité personnelle et individuelle de créer son parcours et de se former.
Si cette statistique est rassurante sur la prise de conscience des collaborateurs de leur responsabilité dans leur parcours de formation, il n’en reste pas moins que les services RH et formation doivent tout mettre en œuvre pour favoriser cette prise de conscience et rendre les collaborateurs plus autonomes dans le développement de leurs compétences.
Cela passe notamment par une meilleure information puisque 55 % des actifs interrogés ont le sentiment d’être mal informés sur la formation professionnelle. Il est également primordial que les collaborateurs soient familiers des grandes orientations du groupe pour que le développement de leurs compétences reste cohérent avec la stratégie de l’entreprise.
Développer les compétences professionnelles pour servir la stratégie de l’entreprise
Les compétences sont devenues LA référence de base pour les politiques de formation et d’emploi, qu’il s’agisse de compétences techniques liées à la fonction (« hard skills ») ou de compétences comportementales liée à la personne (« soft skills »). Pourtant, sur le terrain, on constate que la gestion des compétences reste encore largement minoritaire en entreprise, où prédominent encore des logiques de métiers, de postes et de qualifications.
Le rapport du Réseau Emplois Compétences (avril 2021), commandité par France Stratégie, présente notamment de nouvelles pratiques permettant de faire émerger et de développer les compétences clés au service des enjeux stratégiques des entreprises.
Ces compétences sont avant tout une ressource pour permettre aux entreprises de faire face à la pénurie de nouvelles compétences liées à des besoins émergents spécifiques ou à de nouvelles pratiques professionnelles. Les compétences digitales, par exemple, sont aujourd’hui au cœur des besoins pour rendre les entreprises plus visibles et plus performantes et rapprocher les compétences des pratiques opérationnelles.
Face à la difficulté de recruter des talents pour répondre à ces nouveaux besoins, la formation professionnelle des collaborateurs reste LA solution privilégiée des RH, qu’il s’agisse d’améliorer les compétences existantes dans le cadre d’un métier en pleine mutation (« upskilling ») ou d’acquérir de nouvelles compétences dans le cadre d’un changement de fonction (« reskilling ») au sein de l’entreprise.
3. Digital et agilité : des compétences aujourd’hui incontournables en entreprise
Le digital est aujourd’hui incontournable : plus de la moitié de la population mondiale est déjà connectée à Internet. Il transforme presque tous les métiers, tous les secteurs d’activité. Selon la commission européenne, 90 % des métiers ont aujourd’hui une composante numérique. La révolution digitale a également fait évoluer l’état d’esprit, les modes de travail et les compétences vers plus d’agilité.
Les compétences agiles au service de la transformation accélérée de l’entreprise
La révolution digitale, accélérée par la crise sanitaire, impose désormais aux entreprises et organisations de déployer rapidement de nouveaux projets et d’être réactives et innovantes pour rester en lice. C’est cette capacité de mise en œuvre rapide et maîtrisée de nouveaux projets qui fera la différence pour proposer des produits et services innovants et faire évoluer les propositions de valeur.
Pour cela, de nouvelles compétences liées à l’agilité et aux méthodes agiles sont indispensables pour aider l’entreprise à se transformer et rester compétitive.
Selon une étude menée par l’Observatoire des projets stratégiques, le taux de réussite des projets de développement sur le modèle classique (en cascade) est en moyenne de 14 % contre 42 % de réussite pour les projets réalisés avec les méthodes agiles. Ce taux de réussite serait même passé à 53 % selon une étude plus récente de VersionOne.
Au-delà de la réussite des projets :
- 87 % des participants à cette étude affirment que l’application des méthodes agiles leur apporterait de réelles facilités dans la gestion des changements de priorité en cours de développement,
- 84 % constatent une nette amélioration de la productivité de l’équipe.
Après le développement informatique, c’est aujourd’hui toute l’entreprise qui est concernée par l’implémentation de modes de travail plus agiles, du top management jusqu’aux collaborateurs en passant par les managers. Réussir la transformation de l’organisation nécessite en effet, à travers des formations aux méthodes agiles, de développer la culture de l’ensemble des équipes autour des principes et méthodes agiles puis d’accompagner les salariés dans la mise en place de pratiques agiles et collaboratives au service d’un meilleur engagement.
La communication et le marketing digital, des compétences toujours clés pour la performance de l’entreprise
La communication et le marketing font partie des domaines les plus impactés – et ce depuis longtemps – par le digital, car l’ère numérique implique d’acquérir rapidement et régulièrement un grand nombre de compétences nouvelles pour s’adapter aux usages de clients de plus en plus connectés. Ces compétences digitales sont également indispensables aujourd’hui pour assurer son employabilité et sécuriser son avenir.
Parmi les résultats de l’Observatoire des évolutions des métiers du marketing et de la communication publié en mars 2020 par l’ISEG avec Ipsos, 3 chiffres en particulier permettent de bien comprendre le besoin de compétences en Communication et Marketing Digital :
- 96 % des entreprises considèrent que la fonction Marketing/Communication est confrontée à une transformation importante (48 % « très importante »),
- 56 % des entreprises considèrent que la digitalisation est la principale transformation à laquelle est confronté le domaine du Marketing/Communication, suivie de près par l’utilisation des réseaux sociaux (52 %),
- …mais seuls 55 % des dirigeants considèrent que leurs équipes Marketing/Communication sont bien préparées aux transformations du secteur !
Il est donc indispensable de former les équipes, idéalement avec des experts de chaque sujet et des pédagogies participatives comme le propose notre cycle certifiant en Marketing Digital.
Les équipes marketing et commerciales étant souvent associées, ces réponses traduisent aussi le besoin fort de développer les compétences numériques des profils commerciaux au sein des entreprises, quelle que soit leur taille, en BtoB ou en BtoC.
Dans un contexte volatile et incertain, où la réactivité est essentielle, les services RH et formation font face à de nouveaux enjeux d’identifier, de mobiliser et de faire évoluer les compétences professionnelles et relationnelles des collaborateurs. Pour cela, la formation continue s’impose plus que jamais comme un outil stratégique, à la fois au niveau individuel pour sécuriser le parcours professionnel – d’autant plus si la formation est certifiante ou diplômante – et au niveau collectif pour rester performant malgré la crise et soutenir les évolutions stratégiques de l’entreprise.
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