Dans un contexte inédit, nous cherchons les références auxquelles nous raccrocher. Comme marin averti, Jean Baptiste Gouin, Président de TalenCo, nous fait partager sa vision de la tempête que chaque entreprise et chaque dirigeant est en train de vivre… Et surtout comment nous allons reprendre les alizés.
Un nouvel océan
Jamais nous n’avons autant souhaité sortir de notre temps présent. Là où nous assistons en direct à une tragédie sanitaire digne de blockbusters des plus terrifiants, le carpe diem se transforme en « je suis soucieux du jour présent et qu’allons-nous devenir demain… ».
Intimement, nous ne cherchons pas à nous réfugier dans une nostalgie, une valeur refuge dans laquelle nous blottir, mais bien un nouveau lendemain. Un nouveau lendemain qui accélère nos aspirations de sens, de respect de la planète, peut-être même de fraternité.
Dans cette espérance, il y a de vraies questions.
Dans quel état allons-nous sortir de ces crises sanitaires, financières et économiques ? A quelle crise sociale laisseront-elles place ? Comment chaque ménage retournera-t-il consommer ? Quel sera l’état de nos ressources financières, industrielles et surtout humaines pour « relancer la machine » ?
Tous à la Cape
Pendant cette crise, l’état joue son rôle de soutien maximum au niveau de la santé bien sûr, mais aussi également d’un point de vue économique : chômage partiel, prêt garanti par l’état… Nos entreprises sont sous respirateur artificiel… cela n’aura qu’un temps. C’est quand la crise sanitaire sera passée que nous compterons nos morts économiques au nombre de faillites, qui malgré les messages politiques qui se veulent rassurants, seront inéluctables.
Une main pour soi, une main pour le bateau
Dès le début de la crise, chaque dirigeant a eu pour responsabilité de protéger ses salariés, d’assurer un soutien et une solidarité nationale (la grande distribution, les banques…) mais aussi de protéger ses actifs financiers et sa trésorerie pour anticiper la reprise, même si elle mettra toujours trop de temps.
Nos salariés l’ont-ils tous compris ? Le sujet n’est plus de gagner des parts de marchés ou du chiffre d’affaires, mais de gérer la trésorerie pour faire en sorte qu’au sortir de la tempête, on puisse se compter au complet sur le pont.
« La qualité du capitaine dans sa vision du cap et de la coordination de la manœuvre sera déterminante »
Premier à affaler… premier à renvoyer…
Si je suis convaincu que c’est dans la phase de relance que tout va se jouer (la survie ou pas de l’entreprise), tout ne repartira pas aussi rapidement. Nous assisterons à une phase de croissance conjoncturelle pour laquelle la manœuvre de relance ne sera pas simple…
Les dirigeants devront compter sur une équipe engagée, mais surtout coordonner la manœuvre pour centrer les efforts sur des priorités claires ! L’équipage devra donc fournir l’effort sur le même objectif, au même moment, en s’assurant en continu de l’effet de la manœuvre.
Autant dire que la qualité du capitaine (déjà éprouvée dans la gestion de la crise…) dans sa vision du cap et de la coordination de la manœuvre sera déterminante !
Réparer sous voile
Pour les entreprises qui auront réussi la manœuvre, il faudra prendre le temps, sans trop tarder, de réparer en prévision des prochains grains.
Les retours d’expériences de ce que nous vivons seront formidables d’enseignements. Peu de process d’anticipation (gestion de crise, plan de continuité d’activités…) auront vraiment survécu à la puissance de la vague. Ils auront pris sérieusement l’eau…
Dans un contexte d’avant-crise pour lequel, nous le savions, nos organisations étaient beaucoup trop raides et silotées, celles-ci n’auront pas permis de compartimenter la voie d’eau. C’est dans une réponse agile, multi-compétences et coordonnée que nous pouvons colmater et réparer. C’est ainsi que beaucoup d’équipes se sont révélées pendant la crise.
Cette crise aura aussi permis de révéler le véritable tempérament de l’équipage : il y a ceux qui étaient là, peu importe si c’était leur tour de prise de quart… et puis les autres.
Parlez haut et clair…
Passée la phase conjoncturelle viendra la phase structurelle, pendant laquelle il conviendra de revoir en profondeur les modes de travail pour les rendre toujours plus agiles et collaboratifs. Revoir les postures managériales pour s’assurer que chaque leader est véritablement au service de chaque membre de l’équipage.
A la timonerie, il s’agira de revoir également sa façon de piloter, pour ne plus naviguer seulement aux instruments annuels qui ne sont plus adaptés à un environnement incertain. Encore une fois, il faudra juste être très bon dans la définition et l’exécution de ses priorités.
C’est cette vision nouvelle de la timonerie et de la ligne de commandement que nous vous proposons de partager dans nos prochains articles, pour s’assurer de repartir… et vite !