L’intelligence artificielle était à l’honneur du programme des trois jours du festival Futur En Seine 2017. Parce qu’elle promet de bouleverser notre quotidien, l’IA suscite autant de fantasmes que d’appréhension. Parmi les questions qu’elle pose, celle du travail nourrit de nombreux débats. En automatisant une grande majorité de tâches encore réalisée par les hommes, l’IA détruira t-elle nos emplois ? Comment s’y préparer ? Il est alors certain que l’IA contribuera fortement à modifier notre rapport au travail et à la connaissance.
Mais l’intelligence artificielle n’est pas la seule technologie qui bouleverse notre façon de travailler. Les “nouvelles réalités” que sont la réalité mixte, virtuelle ou augmentée, nous offre de nouvelles possibilités en matière de travail collaboratif.
Surtout, ces technologies changent notre façon d’apprendre mais aussi d’organiser et de capitaliser sur les connaissances que chacun détient au sein de l’entreprise (Knowledge management). C’est en tout cas ce qu’ont présenté Nicolas Sekkaki, président d’IBM France, et Eva Thoreau, Directrice Marketing de Microsoft, au cours de leurs interventions jeudi 8 juin à Futur En Seine.
L’intelligence artificielle pour réinventer le travail, sans le détruire
IA at Work – Nicolas Sekkaki, Président @ IBM France
En 20 minutes, l’intervention de Nicolas Sekkaki avait pour ambition de nous présenter les cas d’usages de l’IA d’IBM, Watson, dans divers domaines professionnels et son impact pour les professions.
Nicolas Sekkaki tranche tout de suite le débat : l’IA n’est pas destructrice d’emploi. Bien au contraire, elle donne un second souffle aux professionnels pour repenser les contours de leur métier et réinventer l’expérience client.
En effet, le temps économisé par l’intelligence artificielle, que ce soit dans la recherche de données (l’IA permettrait de réduire le temps de recherche d’un document ou d’une information de 60%) ou l’automatisation des tâches, est créatrice d’une nouvelle valeur ajoutée pour le client.
Nicolas Sekkaki prend l’exemple du secteur bancaire.
Le client ne se rend plus dans les agences pour y trouver son conseiller. De plus en plus autonome et impatient, il a besoin d’une réponse instantanément et préfère se rendre sur son mobile pour la trouver sur internet. Les agents bancaires doivent-ils pour autant disparaître, les agences mettre la clé sous la porte ? Non. Ils doivent réinventer leur métier, et penser à la nouvelle valeur ajoutée qu’ils offriront à leur client devenu BIOPAU (Bavard, Impatient, Omni, Partageur Autonome, Unique).
Le temps économisé par l’IA sur certaines tâches peut donc permettre aux agents de se concentrer sur des problématiques liées à l’évolution des services qu’ils rendent aux clients, de même qu’il leur sert à se former pour acquérir de nouvelles compétences.
La réalité mixte favorise le travail collaboratif dans l’entreprise
La réalité mixte, virtuelle et augmentée va révolutionner notre manière de travailler et d’apprendre – Evlampia Thoreau, Audience Evangelist Manager @Microsoft.
Parmi les trois réalités annoncées dans le titre de la conférence, c’est sur la réalité mixte que Evlampia Thoreau met l’accent avec le casque de réalité mixte Hololens.
A l’inverse de la réalité virtuelle, l’objectif de la réalité mixte n’est pas de dépasser les frontières du réel, mais de lui donner de nouvelles possibilités d’expression en superposant dans l’environnement réel des éléments virtuels, tels que des hologrammes. Ainsi, la réalité mixte s’ouvre à de nombreuses applications très concrètes, notamment dans le monde professionnel où elle promet de bouleverser nos méthodes de travail.
En effet, la réalité mixte donne au collaborateur la possibilité de rejoindre des espaces de travail inaccessibles physiquement : l’holoportation, concept inventé par Microsoft, lui permet d’apparaître sous forme d’hologramme ou d’avatar dans un nouvel environnement de travail, au sein duquel il peut intervenir.
La réalité mixte crée donc de nouvelles possibilités de création collaborative en rapprochant les collaborateurs dans un même espace de travail. Dans le domaine de l’apprentissage, la réalité mixte permet d’engager les élèves plus longtemps et de les mobiliser par l’expérimentation : l’apprentissage se fait par la réalisation.